Notre manifeste

I. Nous ne racontons pas une histoire nous donnons vie à une utopie : l’hospitalité.

Chacune de nos décisions est dictée par cette volonté. Pour nous, l'utopie est une rêverie qui modifie le réel, une force qui impulse le changement et qui se loge dans chaque détail. Nous pensons qu’un nouveau tourisme, fondé sur la rencontre dans le rite de l’hospitalité traditionnellement proposée à l’étranger de passage, peut contribuer à inventer une nouvelle société autour des valeurs du vivre ensemble cosmopolite. C’est pour cela que nous bâtissons un lieu sans compromis. Nous soignons chaque détail pour reconnecter les gens en vrai.

II. Accueillir Autrui est notre raison d’être.

Notre définition de l'hospitalité, nous la tirons des histoires bibliques, à commencer par celle d’Abraham qui reçoit trois étranges voyageurs : offrir l’hospitalité c’est se donner la possibilité d’accueillir Dieu en personne. C’est accepter de rencontrer un Autre qui m’échappe, dont je sais que je ne sais rien. C’est accepter l’Autre comme un “non avoir” (que je ne possède pas) et un “non savoir” (que je connais pas). Accueillir Autrui c’est donc faire l’expérience de sa propre finitude, de sa propre limite. C’est comprendre que l’Autre, comme le temps, est un au-delà qui nous échappe. C’est respecter le passé, vivre l’instant et rendre le futur souhaitable en faisant de l’hospitalité, de la rencontre avec autrui, une forme de transcendance, une rencontre avec l’au-delà.

III. Respecter les identités pour rendre possible la rencontre avec les Autres.

C’est respecter l’intégrité du bâtiment qui n’est pas un amas de pierres mais une narration qui nous raconte la complexité du monde : l’émerveillement spirituel mais aussi la haine confessionnelle, la beauté d’un lieu comme une forme de transcendance mais aussi le signe de l’exploitation d’une classe sur une autre, la puissance de l’héritage biblique et son effondrement séculaire.

C’est respecter la spécificité du village et de sa région. La confluence entre les traditions cévenoles et aveyronnaises. L’héritage conservateur des enracinés avec la passion des luttes émancipatrices de celles et ceux qui veulent tout changer.

C’est rendre possible la rencontre avec l’Autre ou, plutôt, les Autres dans un moment où les lieux d’hospitalité, de Tel Aviv à Bombay en passant par New-York, ne permettent que la rencontre de mêmes.

C’est créer un lieu qui rend la rencontre avec les autres possible. Nos espaces communs sont vastes, ils peuvent accueillir des expositions, des concerts, des conférences. Ils permettent d’accueillir des publics différents : des habitants du Larzac et de ses vallées, des randonneurs, des familles plus aisées qui viennent se ressourcer, des sportifs de pleine nature… Nous voulons un lieu qui rit, qui chante.

IV. Respecter et prendre soin de la pleine nature.

Nous voulons rendre grâce à la beauté d’une région où se mêlent les paysages des causses, des montagnes et la vivacité des cours d’eau dans un moment où la beauté du monde est engloutie sous le plastique, le béton et les tôles d’acier au nom de la praticité.

Nous créons un lieu de pleine nature. L’architecture intérieure est une éloge à la naturalité avec un usage exclusif de matériaux naturels : argile, bois, chanvre source à proximité du village. Nos chambres sont vastes et permettent aux familles et aux amoureux de se retrouver. Nous soignons nos salles de bain qui sont des espaces de bien-être pour prendre soin de son corps et de son esprit. Nous utilisons des technologies douces et nous bannissons les ressources fossiles pour nous chauffer uniquement avec des énergies renouvelables.

Notre cuisine est un plaidoyer pour la nature. Elle est végétale, locale et saine pour le corps.

V. Vivre toute l’année.

Contrairement aux usages de la région qui veulent que l’activité d’accueil hiverne, nous voulons créer un lieu qui ouvre ses volets et chante toute l’année. Un espace qui l’hiver se transforme en espace de résidence pour les créatrices et les créateurs. Un lieu de vie qui organise, chaque week-end, des rencontres.