Le retrofit des radiateurs en fonte

Réutiliser systématiquement les matériaux et les installations qui occupent l'ancien presbytère de Saint-Jean du Bruel est au cœur de notre démarche. Ce n'est pas simplement pour nous, en paraphrasant Chesterton, « accorder le droit de suffrage à la plus obscure de toutes les classes, celle de nos ancêtres », mais c'est aussi une manière de respecter les ressources limitées de notre planète.

Le presbytère était équipé de deux chaufferies à fioul peu efficaces et très émettrices de gaz à effet de serre, qui alimentaient en eau chaude des radiateurs en fonte.

Et c'est là que cela devient intéressant. 

Bien évidemment, nous allons bannir tout système de chauffage qui consomme des ressources fossiles non renouvelables et nous séparer des chaufferies. Mais à bien y regarder, il y avait dans ce système quelques pépites : les radiateurs en fonte. Ils sont non seulement très élégants, mais présentent des capacités d'inertie qui leur confèrent une haute performance énergétique que les radiateurs neufs peinent à reproduire. Les radiateurs en fonte ont la capacité unique de stocker la chaleur et de la diffuser lentement et de manière uniforme dans la pièce, ce qui permet de maintenir une température agréable et constante sur une plus longue période, même après que le système de chauffage ait été éteint. Cette caractéristique permet de réaliser des économies d'énergie significatives en évitant les cycles de chauffage fréquents et en réduisant ainsi la consommation globale.

Nous allons conserver les radiateurs en fonte, mais nous allons leur permettre d'être chauffés par la source d'énergie la plus décarbonée : l'électricité.

Comment allons-nous faire cela ?

Nous allons commencer par les remettre en l'état avec un décapage interne et externe, une révision de leur étanchéité et des réducteurs,  Puis, nous allons installer un thermoplongeur électrique à l'intérieur des radiateurs, un liquide et un thermostat pour en réguler la température.

Cette transformation en radiateurs électriques offre une multitude de bénéfices.

Nous limitons la trace carbone de notre chantier. La fabrication d'un radiateur neuf est très gourmande en énergie, en matières premières et en composants, et il est souvent fabriqué assez loin de chez nous. Sur l'ensemble de la rénovation, nous devrions économiser près de 25 tonnes de CO2, soit la consommation moyenne d'un français pendant 2 ans et demi.

En préservant les radiateurs en fonte, nous contribuons également à réduire le gaspillage et l'accumulation de déchets. Dans une société qui encourage la surconsommation et le remplacement constant des équipements, le choix de conserver et de moderniser les radiateurs existants s'inscrit dans une démarche de durabilité et de responsabilité environnementale.

Nous gardons une forme d'authenticité avec des radiateurs qui apportent un charme vintage intemporel. Leur design classique s'intègre harmonieusement dans l'architecture et l'histoire du bâtiment, préservant ainsi son caractère unique et son héritage culturel.

Nous conservons un lien avec le passé et l'histoire du bâtiment. Les radiateurs en fonte ont peut-être été témoins de nombreuses histoires et événements au fil des décennies, et leur préservation nous permet de valoriser le patrimoine local et de raconter une partie de l'histoire du presbytère à travers ces objets chargés de sens.

Dans notre société de plus en plus fragmentée, nous avons pris l'habitude d'opposer les modernes aux anciens, les écologistes aux conservateurs, les nostalgiques du passé aux futuristes.

Cette petite histoire de radiateurs démontre pourtant l'inverse. Nous pouvons et nous devons allier modernité et tradition, innovation et conservation, performance et frugalité écologiste.

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